Quand l'Afrique à besoins d'énergie
Malgré
la diversité des situations particulières de chacun des pays africains, le
milieu rural en Afrique présente d'une manière générale des traits communs
qui préfigurent la manière d'aborder la problématique du développement énergétique
de ces zones. En effet, il se caractérise par une forte dépendance de la
biomasse énergie, une faible pénétration des énergies modernes et une
demande énergétique faible, décentralisée et très dispersée. Les
contraintes liées notamment à la faiblesse du niveau de revenu des
populations, au manque de main d'œuvre qualifiée et aux conditions
socio-politiques et économiques d'ensemble ne sont pas pour favoriser une évolution
significative de cette situation à court et à moyen terme.
A
l'instar des autres régions en développement du monde, le milieu rural en
Afrique regroupe la majorité de la population. Les ruraux y sont
majoritairement agriculteurs ou éleveurs dans des zones spécifiques. Les systèmes
de production sont essentiellement extensifs et se déroulent assez souvent dans
le cadre d'une économie de subsistance avec des productivités très limités.
Les difficultés de vie ou de survie en milieu rural ont contribué à accélérer
au cours des ces dernières décennies une très forte migration des ruraux vers
les agglomérations urbaines.
Sur
le plan énergétique, les populations rurales ont encore presque exclusivement
recours aux diverses formes de biomasse (bois de feu, déchets agricoles et
animaux) pour satisfaire les besoins domestiques en énergie. Les énergies
modernes, sous forme de kérosène et plus rarement d'électricité, consommées
servent essentiellement à l'éclairage. Les autres usages de ces formes d'énergie
y restent encore marginales. Les activités de production notamment agricoles
entraînent des consommations énergétiques relativement modestes et reposent
encore largement sur l'utilisation de la force humaine et/ou animale.
La dépendance massive du milieu rural vis-à-vis de la biomasse énergie conduit à un prélèvement important sur les ressources forestières et sur les déchets des activités agricoles. Dans certaines zones, cet usage des déchets se fait au détriment de la reconstitution de la fertilité des terres. Les pratiques énergétiques du monde rural combinées aux systèmes de production et des pratiques énergétiques d'une part importante du milieu urbain et périurbain contribuent fortement à accroître la dégradation du milieu naturel à travers les phénomènes de déforestation, d'érosion des sols, etc.